Portrait de Charlotte Bruneau

1. Pouvez-vous vous présenter aux membres du réseau ?

Je suis sociologue et Docteure en STAPS. J’ai réalisé ma thèse sur l’expérience des patients atteints d’hémopathies malignes au Centre de Recherches Sciences Sociales Sports et Corps (creSco) de l’université Toulouse 3. A partir d’observations ethnographiques et d’entretiens, elle s’attache à rendre compte de la façon dont les dispositifs d’un hôpital spécialisé dans la lutte contre le cancer et les professionnels de santé vont construire des compétences autour de cette expérience de malade. 

En parallèle de ma dernière année de doctorat, j’ai exercé pendant un an en tant qu’ATER à la Faculté des sciences du sport et du mouvement humain (F2smh) de l’université Toulouse 3. 

Je suis qualifiée aux fonctions de MCF section 19 et je viens de rejoindre l’équipe du Laboratoire sur les Vulnérabilités et l’Innovation dans le Sport (L-VIS) de l’université Lyon 1 en tant que post-doctorante. 

2. Sur quoi avez-vous principalement travaillé ? Quels sont vos chantiers de recherche actuels ?

Mes travaux s’ancrent dans le champ des Sciences Humaines et Sociales et notamment en sociologie de la santé. J’ai principalement travaillé sur la participation citoyenne et notamment celle des patients atteints de cancer en éducation thérapeutique, et à la façon dont se coordonnent les expertises des malades et des professionnels de santé dans les pratiques collaboratives, pour réduire les inégalités sociales de santé.  

A ce sujet, quelques-uns des résultats sont déjà parus dans la Revue française des affaires sociales et dans l’ouvrage Sociologie des pratiques coopératives et participatives en santé. 

Afin de saisir davantage les effets des modes de coordination entre les malades et les professionnels de santé, je me suis interrogée dans mes travaux de thèse sur les logiques d’actions et les compétences qui amènent les patients à s’engager dans des formes de coordination soignant-soigné plus ou moins émancipatrices du pouvoir médical. Mais également sur la manière dont ces formes de collaboration vont elles-mêmes participer à la construction des compétences des patients dans les dispositifs hospitaliers. 

Actuellement, je travaille sur une recherche post-doctorale que j’ai élaborée dans l’objectif d’évaluer l’engagement des Adolescents et Jeunes Adultes (AJA) atteints d’hémopathies malignes en éducation thérapeutique et en activité physique (financement fondation ARC – allocations post-doctorales de 3 ans). Plus concrètement, il s’agit d’étudier les effets des interactions des jeunes dans leur parcours de soin et dans leur parcours de vie sur la construction de savoir et de compétences d’usagers, mais également sur leur engagement dans un projet de pratique d’activité physique régulière prenant du sens dans leur projet de vie. Ce projet post-doctoral me tient particulièrement à cœur puisqu’il s’inscrit dans la continuité de mes travaux de thèse, mais également parce qu’il traite de l’activité physique et notamment adaptée, laquelle prend de plus en plus d’ampleur aujourd’hui dans le champ de la santé.  

3. Qu’est-ce qui vous a motivé à rejoindre le bureau du RT 19 en 2021, et quels sont vos projets pour le réseau ?

J’ai eu l’occasion de participer à de nombreuses reprises aux activités du RT 19, qui m’ont beaucoup apporté en tant que jeune chercheuse ces dernières années. Avec la fin de mon doctorat j’ai pensé qu’il était temps pour moi de m’investir davantage dans le RT, et de contribuer à mon tour à la valorisation des activités de ce dernier.  

L’une de mes motivations à intégrer le RT 19 est notamment de pouvoir participer à l’organisation événements inter-RT (congrès, séminaires, journées d’études, etc.) qui s’avèrent être très riches et instructifs. Je souhaiterais notamment développer des liens avec le RT 31 sociologie du sport et des activités physiques, tant l’activité physique prend désormais une place centrale dans le champ de la santé, de la médecine, de la maladie et du handicap. 

Enfin, j’espère pouvoir apporter mon aide dans la gestion, l’amélioration et la création de nouveaux outils de communication (podcasts, ressources pédagogiques, etc.)  pour maintenir la dynamique du réseau impulsée par les membres du bureau, et augmenter la visibilité du RT. 

4. Une lecture favorite ou un film à recommander aux lecteurs du carnet et aux amateurs de sociologie de la santé ?

Je recommande fortement le livre de Aurore Loretti, La fabrique des inégalités sociales de santé. Paru en 2021, cet ouvrage vient déconstruire l’expérience du cancer au prisme des inégalités. La qualité de l’enquête menée par la sociologue lui permet de rendre compte, avec une vision globale et approfondie de la trajectoire de maladie, des processus de maintien, de (re)production ou d’aggravation des inégalités sociales de santé.